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Le triomphe du Dryjanuary Christian ANDREO Catherine Delorme Yannick NEUDER Fédération Addiction Association Oppelia @
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Une tendance qui pourrait faire le bonheur des célibataires en 2025.
- Manon Mariani, journaliste
La mode est au dry dating… au date sobre. Un nom qui fait évidemment écho au dry january, mais qui concerne la consommation d’alcool pendant les rendez- vous galants. Selon une étude de Bumble, en 2025, 30% des utilisateurs envisagent d’effectuer des dates sobres pour faire des rencontres plus honnêtes et éclairées. Autant vous dire que je suis très contente d’avoir rencontré mon copain avant.
il y a encore quelques années, l’endroit plébiscité par les utilisateurs des appli pour se dater étaient les bars. forcément c’est pratique. ça permet de prendre juste un verre au cas où la personne ne nous plait pas, mais aussi de consommer de l’alcool pour se détendre. aller rencontrer quelqu’un qu’on a jamais vu, c’est effectivement stressant, et l’alcool désinhibe donc ça aide à se relaxer. du moins, ça en donne l’impression sur le moment.
Les bars ne sont donc plus the place to be et certains cherchent des façons de renouveler les lieux de date. Par exemple sur Tiktok, quand on tape dry dating, des utilisateurs partagent leur idée de rendez vous sans alcool. Aller à un comedy show, au musée, à un concert, dans un lieu insolite de sa ville, faire une randonnée… Les choix sont assez larges. Il faut juste trouver le bon partenaire. Et pour ça, les applications de rencontre essaient de faciliter la tâche de leurs utilisateurs. Sur Bumble et sur Hinge par exemple, on peut indiquer sa consommation d’alcool dans notre bio. Je bois, je bois rarement, je bois occasionnellement… Au moins on est pas surpris par les habitudes de l’autre.
Ce dry dating est surtout une conséquence à cette fameuse dating fatigue dont on parle beaucoup. Cette lassitude qu’ont créé les applications de rencontre chez beaucoup d’utilisateurs qui cherchent du coup des nouvelles façon de rencontrer des gens. Le Figaro est allé interviewé des personnes sur le sujet, et une jeune femme leur a dit qu’avec l’alcool, “on finit par diluer nos émotions, au risque de perdre un certain discernement et de se tromper sur ce qu’on ressent pour quelqu’un, de croire, par exemple à tort, qu’il nous plaît.” C’est vrai qu’être bourrée n’est pas forcément le meilleur moyen de trouver un partenaire de vie. Et puis l’alcool est aussi un facteur déterminant dans les violences sexuelles. Est-on véritablement consentant ou consentante après avoir bu quelques verres ? C’est toujours un vrai problème et un vrai questionnement.D’ailleurs, toujours selon Bumble, 41 % des femmes françaises préfèrent ne pas boire lors d'un premier rendez-vous pour rester lucides et éviter les regrets.
Ce dry dating montre aussi ce détachement de la genZ envers l’alcool. Selon une étude menée par Statista sortie en début d’année, la génération Z est la génération qui consomme le moins d’alcool. Seuls 10 à 24 % déclarent consommer régulièrement du vin, de la bière ou des spiritueux. A titre de comparaison, les millenials sont entre 16 et 38% et les baby boomers entre 17 et 44.
Il y a donc un vrai gap générationnel. Les jeunes ne veulent pas reprendre les habitudes de leurs parents. Et en soit c’est une bonne chose. En France, l’alcool fait partie intégrante de notre culture et il y a donc une pression sociale à boire. D’où les réflexions lourdes quand une personne ne boit pas. Un modèle dont s’éloigne la genZ, qui déserte, pour le moment, les bars pour aller au musée. Qui aurait cru que Mona Lisa remplacerait le Gin tonic ?